Or l’amour n’est aux mains de personne.

Le meilleur lieu d’apprentissage est l’amour de l’homme et de la femme. Quand nous entrons en amour, toutes les catastrophes nous guettent. Pourquoi ? Parce que nous nous leurrons. Nous croyons que l’amour vient de nous être octroyé par la personne que nous aimons – et que cette personne détient l’amour. Or l’amour n’est aux mains de personne. Ni entre mes mains, en entre les siennes. Il est entre nous. Il est ce qui, entre nous s’est tissé depuis notre première rencontre, ce que l’espace insaisissable entre a engendré et continue d’engendrer d’instant en instant. Une œuvre fluide et perfectible à l’infini.
Entrer en amour nous met dans un état de transparence, de bienveillance envers le monde entier, d’ouverture du cœur, de solidarité naturelle.
Le piège qui nous guette est de faire une idole de l’être aimé et lui attribuer le miracle de cette transformation. Dès lors, puisque tout paraît dépendre de lui, je cours le risque d’en faire soit mon despote soit mon esclave – deux visage d’une même réalité. Le fluide de l’amour coagule aussitôt et se pétrifie.
Si nous déjouons ce piège, nous avons rendez-vous avec le Réel – cet espace grandi, cette dilatation de tout l’être qui est le fruit de la relation vraie. C’est ce fruit qui mérite le nom d’amour – il mûrit entre les hommes et les femmes. Il n’y a aucune matière qui soit plus précieuse au monde en devenir.
Comme autrefois dans le ventre de notre mère le liquide amniotique où nous voguions, cet espace qui nous entoure est l’espace nourricier. L’essentiel est entre. L’essentiel est dans le mouvement de navette entre les bords, entre les rives, l’allée et venue de cet instant à l’instant où nous nous séparons, de l’instant de la naissance l’instant de la mort, de ma bouche à votre oreille, de votre cœur au mien, de l’aube au crépuscule. L’allée et venue entre l’homme et la femme, l’espérance et la désespérance, le monde visible et le monde invisible, le temps horizontal et l’éternité. L’essentiel respire entre.
Christiane Singer

in N’oublie pas les chevaux écumants du passé

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Si tu veux changer le monde, aime un homme …

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Choisis celui dont l’âme appelle véritablement la tienne, celui qui te voit, et qui est suffisamment courageux pour avoir peur. Accepte sa main et guide le doucement vers le sang de ton cœur, où il peut sentir ta chaleur autour de lui et s’y reposer, et brûler toutes ses lourdes charges dans tes flammes. Regarde le dans les yeux, regarde au plus profond de lui, et vois ce qui s’y trouve, endormi ou éveillé, ou timide ou impatient. Regarde le dans les yeux et vois ses pères et grand-pères et toutes les guerres et autres folies que leurs esprits ont combattues dans des contrées lointaines il y a longtemps. Regarde leurs souffrances et leurs luttes, leurs tourments et leur culpabilité; sans jugement. Et laisse cela partir. Ressens son fardeau ancestral, et comprends que ce qu’il recherche en toi c’est un refuge sûr. Laisse le se fondre dans ton regard stable, et sache que tu n’as pas besoin d’être le miroir de cette rage, parce que tu as un utérus, une porte douce et profonde qui soigne et purifie les vieilles blessures.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Assieds toi devant lui dans toute ta majesté de femme, dans le souffle de ta vulnérabilité, en jouant l’innocence enfantine, dans les profondeurs de ton invitation à une mort florissante, te soumettant avec tendresse pour permettre à sa puissance d’homme de faire un pas vers toi… et nagez ensemble dans l’utérus de la Terre, dans un silence entendu. Et quand il se retire… car il se retirera… fuyant par peur dans sa caverne… rassemble les Grands-mères autour de toi, enveloppe toi de leur sagesse, entends leurs doux murmures, apaise ton cœur de petite fille apeurée qui t’immobilise… et attends patiemment son retour. Assieds toi et chante près de sa porte le chant du souvenir, pour qu’il soit encore une fois rassuré.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. N’amadoue pas le petit garçon avec des ruses et des tours, de la séduction et des pièges pour le leurrer vers une toile destructrice, vers un lieu de chaos et de haine plus terrible encore que toutes les guerres combattues par ses frères. Ce ne serait pas Féminin, ce serait une revanche, ce serait le poison de l’abus des époques, le viol de notre monde. Et cela ne donne aucun pouvoir à la femme, elle se diminue en le castrant. Et elle nous tue tous. Et que sa mère l’ait soutenu ou pas, montre-lui la vraie Mère, tiens-le maintenant et guide-le dans ta grâce et tes profondeurs brumeuses jusqu’au centre de la Terre. Ne le punis pas parce que ses blessures ne correspondent pas à tes besoins ou à tes critères. Pleure pour lui de douces rivières, et ramène tout à la maison avec ton sang.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Aime-le suffisamment pour être nue et libre, aime-le suffisamment pour ouvrir ton corps et ton esprit au cycle de naissance et de mort. Et remercie-le pour l’opportunité de danser ensemble dans les tempêtes qui font rage et les bois silencieux. Sois assez courageuse pour être fragile, et laisse-le s’abreuver aux pétales doux et capiteux de ton être. Fais-lui savoir qu’il peut te tenir, et se lever pour te protéger. Tombe en arrière dans ses bras et fais-lui confiance pour te rattraper, même si on t’a déjà laissée tomber des milliers de fois avant. Apprends-lui à se rendre en te rendant toi-même, et fusionnez dans le doux néant du cœur de ce monde.

Si tu veux changer le monde, aime un homme… aime le vraiment. Encourage-le, nourris-le, autorise-le, entends-le, tiens-le, guéris-le. Et à ton tour tu seras nourrie, soutenue et protégée par ses bras forts, ses pensées limpides et ses flèches affûtées. Car il peut, si tu le lui permets, être tout ce dont tu rêves. Si tu veux aimer un homme, aime toi, aime ton père, aime ton frère, aime ton fils, aime ton ancien partenaire; du premier garçon que tu as embrassé au dernier pour lequel tu as pleuré, remercie pour les dons, des débris dans lesquels tu te trouvais jusqu’à la rencontre avec celui qui se tient devant toi maintenant. Et trouve en lui la graine du renouveau et du solaire, une graine que vous pouvez nourrir pour aider l’émergence d’un nouveau monde, ensemble.

Lisa Citore

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